Comme chaque année, l’ONG AHA célèbre la Journée internationale de l'alphabétisation.
« Pour l’ONG AHA, il faut une discussion mondiale globale pour réinventer l’enseignement et l’apprentissage de l’alphabétisation pour les jeunes et les adultes à l’ère post-Covid-19, afin de faire avancer la réalisation de l’ODD4. »
La journée internationale de l’alphabétisation est célébrée chaque année le 8 septembre afin de susciter une prise de conscience sur la valeur d’une population alphabétisée et les défis toujours existants.
Cette année, l’ONG AHA met l’accent tout particulièrement sur l’Enseignement et apprentissage de l’alphabétisation en période de crise due au COVID-19 et au-delà en mettant en avant le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies.
Le système éducatif tchadien est parmi les plus faibles sur le continent africain en termes d’accès et de qualité. Seuls 37% des enfants terminent le cycle primaire (28% filles, 47% garçons). Le taux d’analphabétisme est estimé à 78%, majoritairement des femmes. Entre 100'000 et 150'000 jeunes entrent chaque année dans le monde du travail sans avoir achevé au moins le cycle primaire.
La récente crise du Covid-19 a été un rappel brutal de l’écart qui sépare le discours politique et la réalité : ce fossé existait déjà dans la période pré-Covid-19 et il a un impact négatif sur l’apprentissage des jeunes et des adultes qui n’ont pas ou peu de compétences en lecture et en écriture et qui tendent par conséquent à être confrontés à de multiples désavantages.
Pendant la pandémie, les programmes d’alphabétisation des adultes ont été absents des 1ers plans de réponse éducative, de sorte que la majorité des programmes d’alphabétisation des adultes qui existaient déjà ont été suspendus, quelques cours seulement se poursuivant en mode virtuel, par le biais de la télévision et de la radio ou dans des espaces en plein air.
Comme disait M. Alias Youssouf Coordonnateur de l’ONG, « L’alphabétisation change la vie et même davantage, elle en sauve. ». Il a l’habitude de rappeler les bonnes répercussions de l’alphabétisation, au lancement de cette édition de la journée internationale en ce 8 septembre où l’ONG AHA a choisi de mettre l’accent sur les femmes cette année.
Au siège de l’ONG sis quartier Diguel, dans le cadre d’un échange virtuel avec nos partenaires, la Journée internationale de l’alphabétisation 2020 a été l’occasion d’amorcer une réflexion poussée et de discuter de la façon dont il est possible de recourir à des pédagogies et à des méthodologies d’enseignement innovantes et efficaces dans les programmes d’alphabétisation des jeunes et des adultes, face à la pandémie et même au-delà. Elle a également donné l’occasion d’analyser le rôle des éducateurs, ainsi que les politiques, les systèmes, la gouvernance et les mesures efficaces susceptibles de soutenir les éducateurs et l’apprentissage.
Pour le Directeur Général de l’ONG AHA, les États ont un intérêt à promouvoir le grand vecteur du développement qu’est l’éducation auprès de leur population.
Pour Ibni Oumar Mohamed Saleh, « Quand le niveau d’instruction moyen de la population d’un pays augmente d’une année, la croissance annuelle du PIB par habitant progresse de 2 à 2,5 % ». Une croissance qui permet ensuite de réduire les écarts entre les couches sociales.
La stagnation du nombre d’adultes analphabètes s’explique entre autres par la croissance démographique et l’absence de seconde chance. Pour les pays où l’accès à l’école est limité et où il n’existe pas de structures pour une alphabétisation tardive, il est impossible d’éradiquer l’analphabétisme chez les adultes.
Pour encourager les initiatives envers l’éducation des femmes et des adultes, l’ONG AHA a remis plusieurs prix ce lundi 8 septembre, en marge de la concertation sur la question de l’alphabétisation.
Depuis 1967, la Journée internationale de l’alphabétisation est célébrée chaque année à travers le monde pour rappeler au public l’importance de l’alphabétisation en tant que facteur de dignité et de droits humains et pour faire progresser l’agenda de l’alphabétisation pour une société plus instruite et durable. Malgré les progrès réalisés, les défis persistent, car au moins 773 millions d’adultes dans le monde n’ont pas aujourd’hui les compétences de base en alphabétisation.